Historique / Origine


Légende

Une origine ancienne et encore incertaine…

L’Histoire des hommes de la zone du « berceau » de la race Salers, relate que le premier peuple connu de cette région était constitué d’un mélange de Celtes et d’Ibères. Cette souche ibérique laisse penser qu’une migration de population a eu lieu à une époque lointaine, migration qui s’est faite accompagnée du bétail.

À la suite, diverses hypothèses se sont succédées quant à l’origine de la race Salers. D’une part, au Sud-Ouest de la péninsule ibérique, les « Retintas » d’Espagne et les « Alentejana », « Algarvia » du Portugal ont le cornage de la même forme que celui des vaches de race Salers, une couleur de robe ainsi qu’une pigmentation très voisine. Cependant, et très certainement en raison du climat chaud et sec de cette zone, le poil de ces premières est ras contrairement à celui de la Salers. Des historiens contemporains espagnols suggèrent que ce rameau proviendrait du Nord de l’Afrique (de Gibraltar à l’Égypte). Ils basent leur hypothèse sur l’étude de peintures égyptiennes ainsi que sur celles des grottes de Tassli. D’autre part, en Grande Bretagne, la race « North-Devon », bien que plus petite au garrot, du fait de la sélection britannique, a la même couleur de robe, le même poil et la même forme de tête que la race Salers. Les soldats romains auraient emmené, avec eux, ce bétail du Massif Central vers la Grande-Bretagne au moment de la Conquête Romaine.

Ces deux hypothèses laissent penser que le rameau Salers provient de la péninsule ibérique, a migré en France avant de rejoindre, pour partie, les îles britanniques. Quoiqu’il en soit, la naissance de la race Salers est lointaine, puisque dès 23 après Jésus-Christ, l’auteur Pline l’Ancien évoquait déjà dans ses écrits que les soldats ramenaient à Rome des meules de fromage du Massif Central.

 

Ainsi, plusieurs hypothèses se sont succÉdÉes quant à l’origine de la race Salers.

  • Au sud ouest de la péninsule ibérique, les "retintas" espagnoles, ainsi que les "alentejana" et "algarvia" au Portugal ont une forme de cornage similaire aux vaches Salers (pour les femelles), une couleur de robe et une pigmentation très voisines. Conséquence du climat chaud et sec sans doute, le poil est ras, contrairement à la Salers.
    Des historiens contemporains espagnols pensent ainsi que le rameau serait venu par l’Egypte, l’Afrique du Nord, Gibraltar et l’Espagne. Pour cela, ils se basent sur les peintures égyptiennes, ainsi que sur celles des grottes de Tassli en Afrique.
     
  • En Grande Bretagne, la race de "North-Devon", bien que plus petite du fait de la sélection anglaise, a la même robe, le même poil et la même forme de tête que les Salers. Les soldats romains auraient amené ce bétail du Massif-Central.

Ces deux hypothèses pourraient confirmer l’idée que le rameau Salers est issu de la péninsule ibérique, pour migrer vers la France, puis vers les îles Britanniques. Certains auteurs latins situent cette deuxième migration à l’époque de la conquête romaine.

Quoiqu’il en soit, la naissance de la race Salers est lointaine, puisque l’auteur Pline l’Ancien (23 après JC) évoque déjà dans ses écrits les meules de fromages amenées vers Rome par les soldats romains. Ne dit-on pas "la Salers, une race venue de l’orée des temps" ?

Evolution de la race

Le milieu du XIXème siècle est une grande époque pour l’amélioration génétique des races françaises. Les méthodes anglaises de sélection génétique sont mises en application. Deux tendances se distinguent en race Salers. D’un côté, la Ferme école de Saint Angeau (Cantal, 15) tente des croisements avec les races anglaises Devon, Durham et West Highland. Cependant, les sujets issus de ces croisements, meurent de « phtisie » (tuberculose pulmonaire). D’un autre côté, Tyssandier d’Escous est officiellement considéré comme le « Fondateur de la race Salers » vers les années 1850. Farouche adversaire de la contribution des autres races bovines pour l’amélioration de la Salers, lui, prêche la sélection par l’accouplement des meilleurs sujets entre eux et l’optimisation de l’alimentation du bétail. Il a mis en pratique ses théories sur les domaines agricoles de la région de Salers (village situé dans le Cantal), en cherchant sans cesse de nouveaux adhérents pour l’application de sa « méthode ». Rapidement, il a donné une grande renommée aux animaux provenant du canton de Salers. Inattaquable, l’appellation de « Race Salers » succède à celle de la « Race Auvergnate ». C’est également Tyssandier d’Escous qui a mis en place le premier concours départemental de la race Salers, le 17 août 1853 dans le village de Salers.

Dans les années 1960, la mécanisation des travaux agricoles et le développement des races laitières spécialisées ne jouent pas en faveur de l’essor de la race Salers. La production fromagère locale voit ses volumes diminuer. Par ailleurs, le système traditionnel, où le veau amorce la traite de la vache, fait de moins en moins d’adeptes, car générateur de main-d’œuvre. Dans ce contexte, la race Salers doit sa survie à la production de broutards*, animaux partant pour l’Italie ou l’Est de la France, zones très demandeuses de ce type d’animaux. La production de viande bovine à partir de jeunes animaux (18-24 mois) fait aussi son apparition et s’avère économiquement plus rentable que celle de bœufs.

*Broutard : veau vendu au sevrage pour être engraissé, majoritairement en Italie et en Espagne.